Zahia Ziouani
cheffe d’orchestre
éclaireuse, à la croisée des cultures
« Jeune, je ne pouvais m’identifier à une femme cheffe d’orchestre. Je me suis inspirée alors de Sergiu Celibidache pour sa musicalité, sa maîtrise des équilibres de l’orchestre et Leonard Bernstein pour tout ce qu’il faisait résonner en moi : une double culture, un parcours atypique, des valeurs humanistes, un engagement pour la transmission, une volonté de créer des liens avec les autres arts, d’autres cultures et d’autres univers musicaux. »
La musique est un terreau familial ; depuis son plus jeune âge, Zahia Ziouani nourrit sa sensibilité artistique entre deux parents mélomanes. Beethoven, Mozart, les grands opéras… ce premier bagage artistique l’emmène de la guitare classique à l’alto, élément central de la formation symphonique. Alors qu’elle découvre les joies de l’orchestre, Zahia Ziouani apprend avec passion le métier de chef depuis sa chaise au cœur de l’ensemble du conservatoire de Pantin en Seine-Saint-Denis, et tourne sa curiosité vers la complexité des partitions.
« J’ai rapidement emprunté des conducteurs pour suivre les voix des autres instruments… et je me suis progressivement familiarisée avec le métier ».
Auditrice assidue des masterclasses de Sergiu Celibidache à Paris, Zahia Ziouani se fait repérer à l’âge de seize ans par l’entourage du maestro. Un premier stage de direction auprès de son assistant lui donne l’occasion de rencontrer le chef roumain dont la figure en poster veillait sur sa chambre d’adolescente. S’ensuivent un an et demi de cours intensifs avec le maestro qui la confortent dans sa vocation.
« A l’époque, j’entendais beaucoup de discours selon lesquels il était impossible pour une femme de faire carrière en tant que cheffe. Sergiu Celibidache m’a encouragée, me répétant que j’en étais capable même si le parcours serait semé d’embûches. »
Héritière d’une tradition de femmes indépendantes et affranchies, Zahia Ziouani n’hésite pas à se lancer dans l’aventure en fondant son propre ensemble Divertimento en 1998.
« Ma grand-mère était très forte et a vécu des moments très difficiles pendant la guerre d’Algérie alors qu’elle élevait six enfants. A l’indépendance, ma mère a exercé dans l’administration algérienne en tant que cadre et a beaucoup œuvré pour son pays. Leur exemple m’inspire et me guide lorsque je doute. »
L’enfance baignée dans une double culture franco-algérienne, Zahia Ziouani a toujours interrogé les débats florissants autour de la notion d’identité nationale.
« Chaque programme est pour moi l’occasion de transmettre un message qui me tient à cœur. Il est important notamment de montrer aux jeunes générations que le patrimoine de musique française s’est forgé aussi par la rencontre avec d’autres cultures. »
La Symphonie espagnole de Lalo, España de Chabrier ou l’opéra Samson et Dalila de Saint-Saëns sont autant d’arguments concourant au manifeste artistique développé avec sensibilité par la cheffe aux influences croisées.
Régulièrement invitée à diriger des orchestres nationaux, en France et à l’étranger, Zahia Ziouani poursuit cette démarche au concert dans un engagement total face aux musiciens.
« La direction est un rapport d’énergies ; pour que l’orchestre se donne pleinement, il faut que le chef lui insuffle l’envie de se dépasser. »
Passeur entre les compositeurs et le public, Zahia Ziouani puise un dynamisme sans faille dans les partitions, le cinéma, la nature ou dans le théâtre italien, notamment la comédie pour le rythme qu’elle véhicule. Claude Monet, Carl Caspar Friedrich, Pierre Soulages… ou le graph lumineux alimentent également l’univers et l’ouverture de la musicienne.
Cet univers se déploie dans le sillon des actions culturelles menées par l’orchestre Divertimento auprès de publics jeunes et plus avancés, ou à l’occasion des nombreux projets d’envergure auxquels s’est associée Zahia Ziouani : la direction de l’accompagnement musical du programme Prodiges sur France 2, avec la coordination de soixante chœurs et 11 000 jeunes de la région du Nord, ou encore la participation à l’événement « Alger, capitale de la culture arabe » en 2007 auprès de l’orchestre national d’Algérie qui accueillait une femme à sa direction pour la première fois… une première, et certainement pas la dernière pour une artiste qui n’a pas froid aux yeux.
Photos : Patrick Fouque
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